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Eric Ng, économiste mauricien de renom, avoue que l'économie mauricienne a, comme l'économie mondiale, beaucoup souffert de la crise sanitaire de la COVID-19. D'ailleurs, un rapport publié en décembre 2020 par Business Mauritius, qui regroupe la communauté des entrepreneurs locaux, le confirme : 64% des 2 707  entreprises ayant participé à l'étude ont été obligé de mettre en suspens leurs opérations pendant le confinement. Seuls 18% des sondés ont avancé que leurs activités avaient repris au mois de septembre 2020.

Malgré les répercussions de la crise sur l'économie locale, les indices internationaux demeurent positifs. En effet, l'île Maurice se classe 13ème et première en Afrique, sur l'indice Mo Ibrahim, sur le Ease of Doing Business (NdlR: Facilité à faire des affaires dans le pays). En juillet 2020, la Banque Mondiale classait aussi l'île Maurice comme un pays à revenu élevé. Par contre, ce classement a été réalisé avec les données de 2019, il pourrait être revu en 2021. 

« Mais un potentiel investisseur étranger ne regarde pas que les indices internationaux, il s'intéresse aussi à la situation politique de l'île, à l'administration locale, au comportement de la roupie », explique Eric Ng. Le naufrage du Wakashio a provoqué deux manifestations citoyennes en 2020 qui pourraient, selon l'économiste, décourager les professionnels et investisseurs étrangers. « Les manifestations sont un élément important, mais quand l'on compare l'île Maurice aux autres pays, on reste malgré tout loin devant. La qualité de vie ici est géniale et le pays propose un cadre de vie extrêmement diversifié », souligne pour sa part le président de l'Association des Hôteliers et Restaurateurs de l'Ile Maurice (AHRIM) Jean-Michel Pitot. Le directeur de la Tourism Authority de Maurice est aussi d'avis que ces manifestations ne devraient en aucun cas décourager les étrangers. « En France, il y a eu le phénomène des Gilets Jaunes, ce n'est pas pour autant que l'on ne s'y rend plus ». 

Jean Michel Pitot estime aussi qu'au niveau de la taxation, Maurice demeure toujours intéressante en comparaison avec les régimes fiscaux d'autres pays. Beaucoup d'investisseurs choisissent l'île Maurice pour sa fiscalité avantageuse. D'ailleurs, le pays est un centre financier international surtout dans l'Océan indien de par sa position stratégique ainsi que sa population bilingue et qualifiée.

Outre l'investissement dans le secteur financier, c'est surtout l'immobilier qui attire les investisseurs étranger à l'île Maurice. Et à l'ère de la COVID-19, cela pourrait encore plus être une réalité. Trois mois après le premier cas détecté sur l'île, elle est devenue entièrement COVID-free. Les autorités ont instauré un confinement strict en mars 2020 qui a pris fin le 1er juin, soit près d'un mois après que plus aucun cas n'a été détecté au sein de la population. Selon la presse locale, l'île est immédiatement devenue d'autant plus attrayante aux yeux des investisseurs de par son retour à la normale. En effet, alors que plusieurs pays se sont reconfinés ces derniers mois, les citoyens et les résidents mauriciens profitent des plages et des sorties en famille. Tout cela, alors que les arrivants sont toujours sujets à une quarantaine payante de 14 jours dans des centres désignés autour de l'île.

Outre les secteurs existants, l'économiste et observateur économique propose de nouvelles avenues d'investissement. « Les secteurs prometteurs et dans lesquels il serait intelligent d'investir sont le secteur manufacturier mais aussi les créneaux émergents comme les Technologies de l'Information et de la Communication. Je prends par exemple le Data Analytics, c'est un domaine en pleine expansion », explique Eric Ng. « Relancer l'industrie touristique et encourager les investissements dans ce domaine. C'est la priorité pour la Tourism Authority. Elle considère déjà quelques mesures en vue de préparer la réouverture des frontières sans quarantaine ».