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Y a-t-il une limite d'âge pour étudier à l'étranger ?

groupe d'etudiants
Wavebreakmedia / Envato Elements
Écrit parAmeerah Arjaneele 06 Août 2025

Il n'y a pas d'âge pour apprendre ou réaliser ses rêves. Mais partir étudier à l'étranger plus tard dans la vie comporte des défis spécifiques. Quand on a plus de 25 ou 30 ans, on apporte une certaine maturité et une expérience de vie à la salle de classe. Cela dit, l'âge peut aussi rendre plus difficile l'accès à certaines bourses ou à un visa de travail après les études. En principe, les visas étudiants n'imposent pas de limite d'âge, mais des données officielles démontrent que les candidats plus âgés font face à un taux de refus plus élevé. Que faut-il donc savoir avant de se lancer ?

Pourquoi les étudiants adultes se voient-ils le plus souvent refuser un visa étudiant ?

Même si chaque dossier est évalué individuellement, l'âge du candidat influence souvent la décision des services d'immigration. Pourquoi ? Tout simplement parce que certains agents soupçonnent que des adultes utilisent le visa étudiant pour entrer dans le pays et y travailler, plutôt que pour réellement étudier. Ce qui les pousse à examiner ces demandes avec plus de rigueur.

Selon les chiffres d'Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC), 70 à 80 % des demandes provenant d'étudiants de moins de 30 ans sont acceptées. Pour les candidats de plus de 30 ans, ce taux tourne autour des 45 %. Alors de d'autres pays ne publient pas forcément ce type de données, mais des spécialistes du droit de l'immigration affirment aussi que l'âge peut être un facteur pénalisant.

Aux États-Unis, la plateforme juridique Nolo explique que, pour les services de citoyenneté et d'immigration (USCIS), un âge élevé peut être un indicateur de fraude pour le visa étudiant F1. En Australie, le cabinet Knowbal Migration and Education précise que les candidats de plus de 40 ans pour le visa étudiant Subclass 500 sont soumis à des contrôles strictes pour détecter des intentions d'immigration permanente.

Un point souvent problématique : quand la formation choisie par l'étudiant adulte ne semble pas liée à son parcours universitaire ou professionnel précédent. Si ce changement n'est pas bien expliqué, les agents d'immigration peuvent soupçonner une tentative de détournement du visa et refuser la demande.

Les consultants d'ApplyBoard recommandent donc aux étudiants adultes de démontrer un lien clair entre leurs études précédentes, leur expérience professionnelle (même si elle remonte à 10 ans ou plus), et le nouveau programme d'études demandé.

Par exemple, si vous êtes un(e) professionnel(le) de santé dans la quarantaine et que vous demandez à faire un MBA, vous devez expliquer en quoi ce diplôme vous permettra d'occuper un poste de direction dans le secteur médical privé. Si vous passez de l'architecture à l'intelligence artificielle, vous devez montrer pourquoi l'architecture ne vous offre plus de débouchés et pourquoi vous visez un domaine plus tourné vers l'avenir.

Il existe généralement une section dans le formulaire de demande de visa où vous pouvez justifier cette transition. Dans les pays où un entretien est requis, comme les États-Unis, vous aurez aussi l'occasion de l'expliquer oralement.

Par ailleurs, les étudiants adultes doivent souvent fournir des preuves financières plus solides que les jeunes de 18 ans. Par exemple, une demande faite au dernier moment peut être refusée si la personne n'a pas démontré qu'elle pouvait couvrir ses frais de vie 3 à 4 mois à l'avance. Il est donc essentiel, en tant qu'étudiant adulte, d'organiser vos finances au moins 6 mois avant d'envoyer votre dossier. Si besoin, pensez à reporter votre projet d'un semestre ou d'un an pour stabiliser votre situation financière et répondre aux exigences du visa.

Choix de formation, logement étudiant, bourses, visas de travail : qu'est-ce qui change pour les plus de 30 ans ?

Même si le critère d'âge peut rendre plus difficile l'obtention du visa, il n'existe que très peu de restrictions pour s'inscrire à une formation, peu importe votre âge. Une exception notable : les formations de médecine (MBBS) en Chine. Selon le China Education and Research Network et le cabinet Eaziline, certaines universités chinoises limitent l'âge d'admission entre 25 et 30 ans.

Dans d'autres pays, aucune limite d'âge officielle ne s'applique à ces cursus. Toutefois, dans les filières très sélectives, il est possible que les étudiants plus jeunes soient favorisés. En Allemagne, par exemple, certains cursus comme la médecine, la pharmacie, l'architecture ou la dentisterie sont soumis au système du numerus clausus (NC) : les places sont limitées et attribuées sur des critères comme les notes de lycée, les résultats aux examens d'entrée et parfois… l'âge. Il est donc possible, mais difficile, de commencer des études de médecine à 28 ans en Allemagne.

Les adultes peuvent aussi rencontrer des difficultés au niveau du logement. Les résidences étudiantes subventionnées sont généralement réservées aux jeunes inscrits aux programmes de licence. Les étudiants en master ou en doctorat (souvent plus âgés) doivent souvent se débrouiller seuls pour trouver un logement. Même si un étudiant de 35 ans arrive à obtenir une place en résidence, il risque de ne pas se sentir à l'aise entouré de jeunes adultes de 18 ans ou plus : soirées tardives, cuisines communes sales, drames de dortoir…

Heureusement, certaines universités prévoient des logements pour les étudiants plus mûrs. À l'Université de Cambridge, le programme Cambridge 21+ s'adresse aux étudiants qui commencent une licence après 21 ans. Ce programme propose ses propres résidences (Hughes Hall, St. Edmund's Hall, Wolfson Hall) et peut même accueillir des conjoints ou les personnes à charge de ces étudiants, y compris leurs enfants.

Qu'en est-il des bourses ?

Il faut savoir que certaines bourses imposent une limite d'âge. À titre d'exemple, la bourse MEXT du gouvernement japonais et celle du gouvernement sud-coréen ne sont ouvertes qu'aux candidats de moins de 40 ans. Quant à la bourse Rhodes, très prestigieuse et offerte par l'Université d'Oxford, elle est réservée aux candidats de moins de 25 ans. Cependant, d'autres bourses ciblent spécifiquement des professionnels en milieu de carrière, avec de l'expérience. C'est le cas de la bourse Chevening du gouvernement britannique ou encore les Australia Awards du gouvernement australien.

Ces programmes recherchent généralement des profils ayant déjà contribué au développement de leur pays. Lorsque vous cherchez une bourse ou un financement, visez donc les programmes qui valorisent l'expérience plutôt que la jeunesse.

Et après les études ? Que vaut votre âge pour un visa de travail ?

Votre âge au moment de l'obtention du diplôme peut impacter votre éligibilité à certains permis de travail.

En Australie, par exemple, les visas de travail qualifiés (Subclasses 189, 190 et 491) sont réservés aux personnes de moins de 45 ans. Au Canada, les programmes Entrée Express et Travailleur Qualifié n'imposent pas de limite d'âge officielle, mais les candidats de plus de 35 ans obtiennent moins de points dans le système d'évaluation, ce qui diminue leurs chances de sélection.

Mais ne vous découragez pas ! Dans certains cas, être plus âgé peut jouer en votre faveur. Le visa Skilled Worker au Royaume-Uni impose un salaire minimum de 39 000 £, une somme difficile à atteindre pour un jeune diplômé dans la vingtaine. En revanche, si vous êtes un professionnel en reconversion avec plusieurs années d'expérience, vous aurez plus de chances d'obtenir un poste bien rémunéré.

En clair : votre âge ne joue pas contre vous… à condition de bien choisir où et comment postuler.

Sources :

Scolarité et études
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A propos de

Ameerah est chargée de cours et tutrice privée enseignant l'espagnol et le mandarin à l'île Maurice. Elle a aussi été traductrice indépendante, éditrice et rédactrice de contenu pendant une décennie. Elle a vécu à Madrid et à Pékin.

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