
Risque climatique, instabilité politique, conflits géopolitiques, troubles, guerres… Comment les expatriés gèrent-t-ils leur quotidien dans les pays en tensionÌý? À quoi doivent-ils faire attentionÌý?
Situation à risque : quel est le rôle de l'ambassadeÌý? des autorités localesÌý?
En cas d'urgence, l'ambassade et les services consulaires remplissent un rôle d'information, de secours, et d'organisation des rapatriements. Les services tiennent leurs ressortissants informés de la situation (ils informent également les proches), et, le cas échéant, les rassemblent pour procéder aux rapatriements. Ils assurent également une mission d'assistance en facilitant, par exemple, le recours à des médecins parlant la langue du ressortissant et/ou aux services de santé locaux.
L'ambassade fait aussi office d'intermédiaire entre ses ressortissants et le pays d'accueil. D'ailleurs, l'ambassade recommande généralement de suivre les instructions des autorités locales (par exemple, les règles à appliquer en cas de séisme). En effet, le pays d'accueil, comme tous les pays, a le devoir de protéger sa populationÌý: pas seulement les nationaux, mais toute personne vivant sur son territoire. De plus, les autorités locales sont les plus à même de fournir des indications précises (par exemple, quelle est la zone d'évacuation prévue pour son quartier).
ExpatriationÌý: suivre les recommandations de son pays
Les États établissent généralement un classement des pays, selon leur niveau de dangerosité. C'est le cas des , du , de l', ou encore de . Le propose une signalétique très claire, facilement compréhensible. Les voyages sont déconseillés dans les principaux pays ébranlés par des guerres ou de profondes instabilités politiques (pays «ÌýrougesÌý») : Ukraine, Iran, Irak, Soudan du Sud, Russie, Yémen, Myanmar, République centrafricaine, Mali… Voyages non officiels déconseillés dans les pays «ÌýorangeÌý», pays exposés à des conditions climatiques difficiles (Antarctique), à des troubles imprévisibles (Nigéria, Pakistan…).
Grande prudence dans les pays classés «ÌýjauneÌý»Ìý: Vietnam, Chili, Bahreïn, Afrique du Sud, France, Danemark… Raisons invoquéesÌý: menace terroriste, tensions politiques, crimes… Les pays ne faisant l'objet d'aucun avertissement sont classés comme «ÌýsûrsÌý» (Islande, Japon, ɳٲ¹³Ù²õ-±«²Ô¾±²õ…). Il est bien entendu plus que conseillé de se renseigner sur les avertissements donnés par son pays d'origine avant d'envisager une expatriation. On déconseille de se fier aux témoignages relayés par des expatriés aventuriers sur les réseaux sociaux.
Prévenir les risques de détention arbitraire
Les États invitent leurs ressortissants à la plus grande prudence. Les expatriés vivant déjà dans un pays instable sont appelés à suivre les recommandations officielles. Les autres, qui préparent leur voyage, sont pressés de suivre les conseils des autoritésÌý: pas de voyage dans un pays en guerre ou instable. Les fortes instabilités au Moyen-Orient ravivent les inquiétudes. Les autorités, notamment européennes, déconseillent formellement à leurs ressortissants tout voyage en Iran. Ils rappellent que le pays fait de la détention arbitraire un moyen de pression contre les Occidentaux. Plusieurs d'entre eux, dont des ressortissants britanniques, allemands, suédois et français sont actuellement détenus en Iran.
Dernier cas en dateÌý: l'arrestation d'un jeune touriste français par les autorités iraniennes. Porté disparu depuis le 16 juin, le ressortissant effectuait un tour du monde à vélo. Le 10 juillet, les autorités iraniennes déclarent avoir interpelé le jeune homme pour «ÌýdélitÌý». Les autorités françaises reconnaissent que l'Iran attire chaque année un certain nombre de leurs ressortissants, malgré les déconseillant formellement de se rendre dans ce pays. L'Iran a reconnu la détention arbitraire de plusieurs ressortissants européens. Selon les autorités européennes, cette sanction est justement utilisée par le régime pour cibler les populations occidentales.
Vivre dans une zone à risqueÌý: que faut-il faire/ne pas faireÌý?
Les États recommandent aux expatriés de s'enregistrer sur les listes consulaires, pour être contactés plus facilement en cas de besoin. Les recommandations sont sensiblement les mêmes pour la majorité des ÉtatsÌý:
S'informer
- Se tenir régulièrement informé des consignes données par son ambassade.
- Se tenir prêt à toute évacuation ordonnée par les autorités de son pays.
- Suivre également les informations du pays d'accueil.
- Vérifier quelle couverture offre son assurance voyage.
Protéger ses documents et effets personnels
- Conserver une copie de ses documents importants sous format numérique, sur une clé USB et sur papier, dans un endroit sûr. Envoyer à un contact sûr (un proche, par exemple) ses documents importants.
- Disposer de recharges solaires pour charger ses appareils même en cas de coupure de courant.
- Éviter de circuler avec des objets de valeur. Garder ses effets personnels en sécurité.
Se déplacer
- Toujours se déplacer avec ses papiers d'identité.
- Limiter ses déplacements. Éviter les quartiers les plus à risque (violences, crimes...).
- Ne pas se mêler aux rassemblements (manifestations, par exemple).
- Ne pas arpenter des zones isolées.
- Ne pas être seul, la nuit, dans la rue.
- Respecter les éventuels couvre-feux instaurés par les autorités locales.
Se vêtir, vivre au quotidien
- Suivre scrupuleusement les habitudes des locauxÌý: tenues vestimentaires, attitude dans l'espace public.
- CouplesÌý: éviter toute marque d'affection dans l'espace public, ou toute attitude susceptible de heurter la culture locale.
- Avoir une attitude sobre et discrète.
- Éviter d'interagir «Ìýtrop librementÌý» ou avec désinvolture, comme on pourrait le faire dans son pays.
- Constituer un kit d'urgence.
Se soigner, s'alimenter
- Conserver une réserve de médicaments essentiels. Les personnes sous traitement médical seront particulièrement attentives à la disponibilité de leurs médicaments.
- Garder des réserves d'eau et de nourriture.
- Attention aux boissons, notamment celles contenant de l'alcool. Éviter d'acheter et de consommer des produits gratuits, trop bon marché, ou non scellés.
- Ne pas consommer de produits interdits par les autorités locales (certains alcools, par exemple).
S'adonner à des loisirs
- Ne pas prendre de photos dans la rue, surtout en ville.
- Ne pas posséder de drone. Le survol par drone est prohibé même si la région n'est pas habitée (lieu reculé, zone désertique…).
- Ne pas collectionner de coquillages, de perles, d'objets ramassés dans la rue. Se tenir éloigné de tout débris suspect.
- Éviter les activités qui diffèrent de celles visibles dans le pays d'accueil.
S'exprimer
- Ne pas donner ouvertement son opinion sur les réseaux sociaux, même si l'on ne vise pas directement le pays d'accueil.
- Éviter de parler du pouvoir en place dans les lieux publics, y compris dans un taxi, un bus, une salle d'attente, un supermarché. Éviter toute prise de parole publique ou privée pouvant être interprétée comme une critique du pays (opinion concernant la culture locale, les habitudes, etc.) Dans certains pays, des milices fondues dans la masse n'hésitent pas à rapporter tout propos jugé suspect. Le respect des droits de la personne concernée n'est pas garanti, et ce, même si son pays d'origine intercède en sa faveur.
Risque climatiqueÌý: quelles précautions prendreÌý?
L'actualité récente montre que les conséquences du réchauffement climatique. Fin juin, l'Europe et les ɳٲ¹³Ù²õ-±«²Ô¾±²õ sont frappés par une vague de chaleur, avec des températures dépassant les 40°. En Asie, les températures ont grimpé, par endroits, à plus de 50° (en avril 2025). Au Japon, les températures restent anormalement élevées. ConséquencesÌý: feux de forêt, sécheresse, décès prématurés… Les habitations et les routes font aussi les frais de ces hausses de températures.
Les autorités préviennent leurs ressortissants. Les candidats au départ sont invités à reporter leur voyage s'ils comptaient, par exemple, voyager en pleine mousson. Pour les autres, la prudence est de mise. Les résidents étrangers sont appelés à suivre les mêmes recommandations que pour les autres risquesÌý: s'enregistrer auprès des autorités de leur pays, s'informer, se conformer aux règles du pays d'accueil.
Situation d'urgence à l'étrangerÌý: comment réagirÌý?
Le premier réflexe est de se tenir informé pour adopter le bon comportement, en fonction de l'urgence. S'agit-il d'un séismeÌý? d'un typhonÌý? S'agit-il d'un conflit arméÌý? D'un coup d'ÉtatÌý? Les mesures à prendre ne seront bien entendu pas les mêmes selon la nature de l'urgence.
Dans tous les cas, il faut néanmoins rester alerteÌý: les autorités locales peuvent donner des consignes par porte-voix, sirènes, SMS, réseaux sociaux, télévision, etc. Si l'ordre est donné de rester chez soi, les expats se conformeront à cet ordre et suivront les instructions demandées (débrancher certains appareils, s'éloigner des fenêtres, aller, si possible, à l'étage...). Ils veilleront à avoir au préalable constitué un kit d'urgence (sac contenant les essentiels, à avoir à portée de main en toute occasion). S'ils sont avec des enfants, ils s'assureront d'avoir les provisions nécessaires (couches, lait infantile, petits pots…).
Si, au contraire, une évacuation est ordonnée, elle se fera selon les directives indiquées par les autorités compétentes. Les expatriés emporteront leur kit d'urgence, leurs effets personnels, leurs médicaments, ordonnances et batterie de secours pour les appareils électroniques. Ils resteront dans le périmètre d'évacuation déterminé par les autorités.
L'importance du kit d'urgence
Rares sont les expatriés disposant d'un kit d'urgence facilement trouvable dans leur domicile. On se dit souvent que la catastrophe n'arrivera pas et que les denrées périmeront. Ce kit est pourtant indispensable, surtout lorsqu'on s'expatrie dans un pays sujet aux phénomènes climatiques majeurs, ou situé dans une zone politiquement instable. Si rien ne se produit, la nourriture sera consommée et remplacée par de nouvelles denrées. La même vigilance sera observée pour les produits non alimentaires : il convient de vérifier régulièrement qu'ils sont en état de marche, que les dates de péremption ne sont pas dépassées. Par exemple, les couches ont une durée de vie généralement limitée à deux ans après l'achat. Le kit de survie doit faire partie des bons réflexes de l'expatrié.
Liens utiles :
Être alerté en cas de dangerÌý:
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Sources :