
Depuis quinze ans, Fabrice Lachize accompagne l'essor des échanges entre la France et le Portugal. À la tête de la Chambre de Commerce et d'Industrie Luso-¹ó°ù²¹²Ôç²¹¾±²õe (CCILF), il soutient les entrepreneurs, favorise les synergies bilatérales et valorise les initiatives innovantes. Alors que le Portugal conjugue stabilité économique et transformations sectorielles, il livre ici son regard sur les dynamiques à l'Å“uvre, les opportunités pour les investisseurs, les défis à anticiper, et les clés pour réussir. À l'approche de la 31ᵉ édition des Trophées Luso-¹ó°ù²¹²Ôç²¹¾±²õ, il revient aussi sur l'importance de mettre en lumière les réussites entrepreneuriales franco-portugaises.
Pouvez-vous vous présenter brièvement ?
Installé au Portugal depuis près de 15 ans, j'ai eu l'occasion de travailler dans différents secteurs et d'accompagner de nombreuses entreprises françaises et portugaises dans leur développement bilatéral. À la tête de la CCILF depuis plusieurs années, j'ai à cœur de renforcer les liens économiques entre la France et le Portugal, de favoriser les synergies, et de mettre en lumière les talents entrepreneuriaux qui émergent dans nos deux pays.
Quelle est la situation économique actuelle au Portugal ?
Le Portugal présente une économie stable et résiliente. Malgré les incertitudes internationales, les fondamentaux restent solides, avec une croissance modérée, un chômage en baisse et un bon niveau d'investissement étranger. Le pays a su diversifier son économie, tout en continuant à capitaliser sur des secteurs traditionnels comme le tourisme et l'agroalimentaire. On observe également un fort dynamisme dans les services numériques et les énergies renouvelables, ce qui positionne le Portugal comme un acteur crédible en Europe du Sud. Cependant, certains secteurs comme le textile rencontrent des difficultés, confrontés à une concurrence accrue et à des mutations rapides du marché. Dans ce contexte, la CCILF (Chambre de Commerce et d'Industrie Luso-¹ó°ù²¹²Ôç²¹¾±²õe) se mobilise pour accompagner les entreprises portugaises du secteur dans leur développement et leur implantation sur le marché français.
Quels sont les secteurs les plus dynamiques/porteurs ces dernières années ?
Plusieurs secteurs sont en pleine croissance :
- Le numérique et les start-ups technologiques, notamment à Lisbonne et Porto.
- Le tourisme, qui reste un moteur clé malgré les enjeux de durabilité.
- La sous-traitance mécanique, automobile ou aéronautique, qui assure une base solide à l'économie.
- Les énergies renouvelables, où le Portugal joue un rôle pionnier.
- La santé, un secteur en expansion avec des investissements publics et privés croissants.
- L'industrie agroalimentaire et viticole, qui valorise de plus en plus la qualité et le savoir-faire local à l'export et avec de nombreux investissements français.
- Les secteurs traditionnels comme le textile, la bijouterie ou la céramique, qui se réinventent grâce à l'innovation, au design et à l'export.
Sur quoi repose l'attractivité du Portugal pour de potentiels entrepreneurs et investisseurs ?
Le Portugal bénéficie d'une combinaison d'atouts très attractifs : une stabilité politique, un bon niveau d'éducation, nous avons d'ailleurs signé un protocole avec la Catolica Business School de Porto, un accès rapide au marché européen, des coûts opérationnels compétitifs, et un écosystème entrepreneurial en plein essor. C'est également une porte d'entrée stratégique vers les marchés lusophones, notamment en Afrique et en Amérique du Sud. De plus, l'accueil des étrangers est particulièrement chaleureux, ce qui facilite l'intégration personnelle comme professionnelle.
Quels sont les principaux défis que peuvent rencontrer les entreprises, les entrepreneurs ou les professionnels français au Portugal ? Y a-t-il des restrictions en termes d'activités ou de professions ?
Les défis existent, comme dans tout projet d'implantation à l'étranger. La barrière linguistique peut être un premier obstacle, bien que beaucoup de Portugais parlent anglais ou français. Il faut aussi composer avec certaines lenteurs administratives et une fiscalité complexe, en particulier dans les premières phases de développement. Il n'y a pas de restrictions majeures pour les ressortissants européens, mais certaines professions réglementées exigent des équivalences, notamment dans le médical ou le juridique. C'est pourquoi la CCILF joue un rôle essentiel en accompagnant les entreprises françaises dans leur installation au Portugal, en leur fournissant des conseils pratiques, un réseau local, et en les aidant à éviter les principaux pièges liés à la méconnaissance du marché ou aux spécificités administratives.
Quelles sont les clés pour réussir au Portugal ?
Je dirais que la réussite repose sur trois éléments clés :
- L'adaptation culturelle : il est essentiel de comprendre les codes locaux, de miser sur la proximité et la confiance.
- Le réseau : s'entourer des bons partenaires est fondamental. La CCILF joue ici un rôle de facilitateur.
- La patience : le marché portugais est prometteur, mais il faut du temps pour s'y établir durablement.
La CCILF lance sa 31e édition des Trophées Luso-¹ó°ù²¹²Ôç²¹¾±²õ : pourquoi est-il important de mettre en avant ces réussites entrepreneuriales ?
Ces sont l'occasion de valoriser les initiatives et les réussites des entreprises qui contribuent au rapprochement économique entre la France et le Portugal. Elles incarnent l'innovation, la coopération, et la capacité à créer de la valeur dans un contexte binational. C'est aussi un moment de fierté collective, où l'on met en lumière des parcours inspirants, souvent marqués par l'audace et la persévérance. À chaque édition, nous faisons également le choix de mettre à l'honneur une région française, afin de renforcer les liens économiques territoriaux et de favoriser les synergies locales.
Le prochain grand rendez-vous de la CCILF sera la célébration des 140 ans de la Chambre, un événement exceptionnel qui marquera notre engagement durable au service des relations économiques franco-portugaises.
Avez-vous des exemples à partager de lauréats des années précédentes et de ce qui a contribué à leur réussite ?
Nous avons eu la chance de récompenser des entreprises très diverses : grands groupes, PME, startups… Parmi elles, des sociétés comme Air France, Delta Cafés, Renault ou encore des startups françaises installées à Lisbonne ont su se démarquer par leur ancrage local, leur capacité d'innovation, et leur engagement dans des projets à impact. Leur point commun : une stratégie claire, une équipe engagée, et une réelle volonté de s'intégrer dans l'écosystème local.
Quels sont les critères et modalités pour participer à l'édition 2025 des Trophées Luso-¹ó°ù²¹²Ôç²¹¾±²õ ?
Les candidatures sont ouvertes aux entreprises françaises actives au Portugal, aux entreprises portugaises présentes en France, ainsi qu'aux projets menés conjointement entre les deux pays. Les critères d'évaluation incluent :
- Les résultats économiques,
- L'innovation,
- L'impact social ou environnemental.
La période de candidature a déjà débuté et sera clôturée le 12 septembre. Les trophées seront remis à l'occasion de la qui aura lieu le 16 octobre, au SUD Lisboa.
Quelle est la place des entrepreneurs français, ou plus largement francophones, dans l'écosystème économique local et que leur apporte la CCILF ?
Les entrepreneurs français occupent une place significative dans l'économie portugaise, notamment dans les secteurs du conseil, de l'immobilier, des services ou des nouvelles technologies. La CCILF leur offre :
- Un réseau solide de contacts économiques,
- Des services d'accompagnement sur mesure,
- Une visibilité accrue grâce à nos événements et supports,
- Et surtout, un ancrage local, précieux pour réussir son implantation.
Vous vivez au Portugal depuis près de 15 ans : qu'est-ce que vous appréciez le plus dans votre parcours et environnement professionnel au Portugal ?
Ce que j'apprécie le plus, c'est la richesse humaine des relations professionnelles et le dynamisme d'un pays en constante évolution. Le Portugal offre un environnement propice à l'entrepreneuriat, à l'innovation, tout en gardant une dimension humaine dans les affaires. C'est un pays où il fait bon entreprendre. Les facilités de rencontre et d'échange avec les différents acteurs économiques et institutionnels sont également un atout majeur. La CCILF entretient d'excellentes relations avec les autorités locales, les représentants politiques, et les grandes institutions portugaises comme la CIP (Confédération des entreprises portugaises) et l'AICEP (Agence pour l'investissement et le commerce extérieur du Portugal). Cette proximité favorise un climat de confiance et permet de développer des synergies concrètes au service des entreprises françaises implantées ou souhaitant s'implanter au Portugal.
Quels conseils donneriez-vous à un entrepreneur souhaitant s'installer au Portugal ?
Je lui conseillerais de :
- Bien étudier son marché,
- Préparer son projet,
- S'immerger dans la culture locale,
- Se faire accompagner dès le départ (notamment par la CCILF),
- Être patient et persévérant,
- Et surtout, de ne pas rester seul : le réseau est un levier de réussite essentiel au Portugal.