
C'est décidé : vous passerez votre retraite à l'étranger. Qu'il s'agisse d'un départ définitif ou d'une expatriation de quelques années, une préparation minutieuse s'impose. De nombreuses entreprises préparent l'entrée en retraite de leurs salariés. À quel moment se préparer lorsque cette retraite se passe à l'étranger ? Quel timing respecter pour profiter au mieux de sa nouvelle vie à l'étranger ?
Planifier sa retraite à l'étranger le plus tôt possible
Le conseil n'est pas réservé aux futurs expatriés, mais s'applique à tous les actifs. Il est même repris avec plus d'insistance depuis la crise post-Covid. Alors que l'inflation et l'instabilité économique menacent les budgets, on conseille aux travailleurs de commencer à épargner le plus tôt possible : idéalement, au début de la trentaine (voire même avant, si l'on a commencé à travailler tôt).
Commencer à préparer sa retraite à 30 ans
Selon les experts, planifier sa retraite à l'étranger à 30 ans est le meilleur moyen de préparer une stratégie sur le très long terme. Vous aurez le temps d'étudier les systèmes de retraite à l'étranger ainsi que les différentes . Plutôt que de devoir épargner de grosses sommes en fin de carrière, vous épargnerez de faibles montants, mais sur une plus longue période. Vous aurez accès à des placements financiers avantageux (en fonction de votre âge et de vos ressources).
Mais rares sont les trentenaires à penser à leur plan retraite. Beaucoup sont encore étudiants, stagiaires ou en recherche d'emploi. Ceux qui travaillent n'ont pas toujours les moyens d'économiser pour leur retraite, même s'il s'agit de faibles montants. S'ils s'expatrient (le nomadisme numérique a le vent en poupe chez les trentenaires), ils ne pensent pas à planifier leur retraite, mais plutôt à faire carrière à l'étranger.
Attendre sa quarantaine pour préparer sa retraite
La quarantaine est statistiquement la période où les revenus sont les plus importants. Le salaire augmente (promotion, ancienneté…). Les frais liés à la vie courante ont tendance à diminuer (prêt immobilier en cours de remboursement, enfants scolarisés…). Mais les statistiques se heurtent aux réalités de beaucoup de futurs expats. La quarantaine est « la nouvelle trentaine ». Si un certain nombre de travailleurs arrivent effectivement à dégager une épargne pour leur retraite, d'autres ne sont économiquement pas en mesure de le faire.
Préparer sa retraite après 50 ans
En pratique, nombreux sont les travailleurs à préparer leur retraite lorsque celle-ci arrive. Un certain nombre de pays a fixé l'âge légal de départ à la retraite à 60 ans et plus : 62 ans aux États-Unis, 64 ans à Singapour (à partir de 2026), 65 ans à Chypre et en Espagne, 67 ans en Italie et au Danemark)… Là encore, tout dépend de votre situation. Avez-vous validé tous vos trimestres pour bénéficier d'une retraite à taux plein ? Quelles sont les normes de votre pays d'accueil en matière de permis de séjour pour retraités ? Au cas où vous souhaiteriez continuer de travailler à l'étranger, votre statut vous le permettra-t-il ?
Il est bien sûr tout à fait possible de planifier sa retraite à l'étranger après 50 ans. L'essentiel reste de bien anticiper la chute des revenus et la possible hausse de certains postes de dépenses (frais de santé, par exemple).
Commencer par redéfinir le concept de « retraite » à l'étranger
On aborde souvent la notion de planification sous le seul angle de l'épargne. Une évidence facilement justifiable : il faut de l'argent (beaucoup d'argent) pour envisager une retraite à l'étranger. Vous ne travaillerez plus. Vous devez être certain de percevoir une pension suffisante pour vivre à l'étranger.
Mais une autre méthode envisage de commencer à planifier sa retraite non pas en se souciant de l'argent, mais plutôt en redéfinissant le concept de « retraite ». Pour les défenseurs de cette théorie, le mot « retraite » est encore trop souvent associé à des notions négatives : perte d'argent, baisse d'activité, isolement. La crise économique accentue cette vision négative. Plusieurs études relèvent que le départ à la retraite effraie davantage que la mort. Les difficultés du quotidien expliquent bien entendu ces résultats. Difficile d'envisager positivement sa retraite (et donc, la chute de ses revenus) lorsque l'on peine à joindre les deux bouts.
Comment penser la retraite « positive » à l'étranger ?
C'est justement sur ce terrain que se placent les défenseurs de la retraite « positive ». Plutôt que de voir la retraite comme l'antichambre du dernier séjour, ils préconisent d'aborder la retraite comme une nouvelle vie. Tout comme l'étudiant diplômé s'engage positivement dans la vie active, le retraité « diplômé » devrait s'engager tout aussi positivement dans sa vie active.
Ce changement de mode de pensée permet de commencer à planifier sa retraite dans une temporalité différente. On peut penser à sa retraite à tout moment, car on y pensera davantage en fonction de ses aspirations. Qu'aime-t-on faire ? A-t-on déjà voyagé ? Quel est le pays de nos rêves ? Dans quel pays voudrait-on vivre ? Cette méthode n'enlève pas le nécessaire pragmatisme : il faudra bien de l'argent pour financer le projet de vie à l'étranger. Mais la vision positive de la retraite permettrait de faire des compromis plus facilement. En se fixant sur ses objectifs, on peut se projeter dans une vie à l'étranger et mettre en place des stratégies efficaces pour concrétiser son projet.
Planifier sa retraite à l'étranger : une question de pragmatisme
Le mieux reste bien sûr de combiner les aspects pratiques (revenus, démarches pour obtenir le visa…) et théoriques. Par exemple, on peut décider de vivre dans un pays au coût de la vie inférieur à celui du pays d'origine. C'est le choix de nombreux retraités expats dont les revenus, limités dans leur pays, grimpent mécaniquement dans un État au coût de la vie plus faible. Mais attention à la législation.
La réforme fiscale thaïlandaise de 2024 (qui rend imposables les pensions et revenus perçus à l'étranger) a donné des sueurs froides à nombre d'expatriés. La « flat tax » de 10 % appliquée au Portugal depuis 2021 met fin à l'exonération fiscale dont les retraités bénéficiaient (exonération totale pendant leurs 10 premières années de résidence). Or, ces deux États font partie des destinations favorites des retraités expatriés. Une autre destination appréciée des expats (notamment américains) envisage de taxer davantage les retraités : gouvernement français planche sur une possible suppression de l'abattement fiscal de 10 % sur les pensions de retraite. Si la mesure entre dans le budget 2026, elle pourrait augmenter le taux d'imposition de 50 % des retraités actuels, et rendre imposables des foyers qui, jusqu'alors, ne l'étaient pas.
Intéressez-vous à l'actualité socio-économique de votre futur pays d'accueil. Ne misez pas tout sur le levier « coût de la vie ». Considérez tout ce qu'implique la vie à l'étranger (logement, transports, système de santé, fiscalité, éventuels retours dans le pays d'origine…). Acceptez de faire des compromis dès le départ. (en fiscalité, en expatriation…) pour planifier au mieux votre retraite à l'étranger.