Ah, le mal du pays... Vous parlez de celui que nous avons aimé ou de celui qu'il est devenu ?
Pour le premier, celui que nous avons aimé, bien sûr que nous éprouvons de la nostalgie et pour la ressentir, nul besoin de le quitter ! Il suffit d'y vivre...
Maintenant, lorsque la nostalgie vient à se manifester le sentiment est chez moi aussi rare que fugace. Je m'en remets d'ailleurs très facilement, bien avant d'être submergé par une émotion ravageuse. Le remède est toujours le même. Il me suffit de voir les tronches de nos actuels dirigeants : Hollandouille 1°, son pote Manu la Tremblote et le reste de la clique de bras cassés néanmoins voraces composant le gros des rangs de cette mafia. J'écoute la désinformation officielle et vois les faciès nullement ravagés par la honte du nabot cocaïné Sarkozy, du repris de justesse Juppé, de Cahuzac, Copé... La liste de ces politiques plus ou moins véreux est hélas très loin d'être exhaustive. Sa seule évocation évacue toute poussée de nostalgie, même si parfois je me prends à rêver d'une large lessive de printemps. Les attentats, les rues de Paris transformées en camps de clandestins, Calais, les sacs poubelles déambulant sans vergogne et vomissant leur haine sur ma culture... Rien de tout cela ne participe à générer chez moi un sentiment de nostalgie.
En début d'année, j'ai dû passer deux mois dans ce cloaque hexagonal. C'est là qu'entre honte, amertume et colère, j'ai connu la nostalgie. Je pensais à ces Boliviens anonymes vivant au bord d'un fleuve avec quatre poules, quelques bananiers et beaucoup de fierté. Je revoyais leurs sourires simples et avenants.
De retour en Bolivie, j'avoue m'être souvenu de la cure de bonnes bières et délicieux fromages que je m'étais "imposée". Je sentais encore leurs saveurs. Et puis j'ai aperçu la gueule de Cambadélis. J'ai soudainement compris le bonheur qui était le mien d'évoluer parmi lagartos, caïmans et serpents à sonnette. 