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Pourquoi l'Arabie saoudite mise sur l'immigration sélective

beach view of Jeddah, Saudi Arabia
Shutterstock.com
Écrit parEster Rodriguesle 15 Décembre 2021

En 2021, l'Arabie saoudite compte une population d'origine étrangère de pas moins de 13,49 millions. Une communauté d'expatriés très diversifiée, avec divers groupes ethniques et linguistiques provenant notamment d'Asie, d'Europe et d'Amérique. Pourtant, même s'il met en œuvre diverses stratégies pour retenir les meilleurs talents, le pays reste très sélectif en matière d'immigration.

Réputée pour son coût de la vie abordable par rapport à d'autres pays du Moyen-Orient, l'Arabie saoudite dispose de plusieurs régimes d'avantages sociaux, offrant différents types de soutien et de ressources à la population dans son ensemble, y compris les expatriés. Parmi ces avantages, on compte le remboursement des frais de voyages d'affaires, le soutien à la santé mentale, les allocations pour la garde d'enfants et la scolarité pour ceux qui déménagent en famille, les jours de travail réduits pour les employés musulmans pendant le Ramadan, les congés annuels, entre autres. En revanche, le pays possède des lois de voyage et d'installation ainsi que des réglementations relatives au travail strictes. Il est donc recommandé aux professionnels étrangers qui envisagent une expatriation en Arabie saoudite d'accorder une attention particulière aux critères d'obtention de visa et d'autorisation de travail.

Les changements accueillis favorablement

Il est intéressant de noter que l'Arabie saoudite a récemment accordé la citoyenneté à un groupe d'expatriés ayant des capacités spécifiques. Le pays devient ainsi le deuxième État arabe du Golfe, après les Émirats arabes unis, à mettre en place un programme formel de naturalisation pour les ressortissants étrangers. Sont pris en compte les professionnels étrangers ayant des compétences spécifiques, notamment des médecins, spécialistes administratifs, ainsi que des universitaires spécialisés dans l'ingénierie, la chimie et les communications. Cette mesure fait suite à une politique de visa rendue plus flexible ces dernières années, permettant à certains types d'investisseurs, d'étudiants et de professionnels et leurs familles de faire des séjours plus prolongés dans le pays.

Selon l'agence de presse saoudienne, le programme de naturalisation concerne principalement les expatriés ayant bénéficié d'une bourse et qui travaillent ou étudient dans les domaines de la médecine, des sciences, de la culture, des sports et de la technologie. Le gouvernement veut ainsi booster l'attractivité du pays afin de cultiver et retenir des talents exceptionnels. Ces talents, selon les autorités saoudiennes, sont indispensables pour que le pays puisse atteindre ses objectifs Vision 2030, un plan de réformes dont le but est de créer des emplois et réduire la dépendance de l'économie saoudienne au pétrole.

Qu'en est-il des professionnels indépendants ?

Mauvaise nouvelle pour les professionnels indépendants qui considéraient une expatriation en Arabie saoudite. Le gouvernement saoudien impose une amende de 50 000 SR (13,329,23 $) aux pigistes (expatriés indépendants) qui travaillent irrégulièrement dans le royaume, c'est-à-dire sans le transfert d'Iqama. Il existe également des sanctions pour les employeurs qui permettent à leurs salariés d'exercer des activités en indépendant ou qui autorisent leurs employeurs à effectuer des activités au nom d'autres employés. Ces sanctions comprennent une peine d'emprisonnement maximale de six mois ainsi que des amendes pouvant aller jusqu'à 100 000 SR (26 654,18 $).

Cette règle a été soulignée cette année par la Direction générale des passeports (Jawazat). Toute personne ou entreprise reconnue coupable sera également confrontée à une interdiction de recrutement de travailleurs étrangers pouvant aller jusqu'à cinq ans. Quant aux expatriés indépendants, ils seront expulsés après avoir purgé une peine d'emprisonnement et payé les amendes imposées. Il est prévu que le montant de l'amende soit multiplié par le nombre de personnes impliquées dans la violation de la réglementation du droit du travail. Cependant, il est bon de savoir que l'investissement en Arabie saoudite n'est pas considéré comme un travail indépendant. Les expatriés qui souhaitent donc investir et démarrer une activité en Arabie saoudite peuvent donc le faire en toute légalité.

Le processus de visa

Tourisme

Depuis septembre 2019, l'Arabie saoudite a ouvert ses portes aux visiteurs du monde entier grâce à son programme de visa électronique pour le tourisme. Cette nouveauté a permis aux visiteurs d'obtenir un visa à entrées multiples, valable un an, qui leur permet de rester dans le pays pendant 90 jours maximum. La demande de visa touristique pour l'Arabie saoudite est assez simple pour les expatriés provenant de l'un des 49 pays éligibles. La demande peut être faite via le site internet e-Visa. Quant aux citoyens des autres pays, leur demande doit être faite auprès de l'ambassade ou du consulat saoudien le plus proche de leur lieu de résidence. En revanche, les titulaires de passeports américain, britannique ou Schengen peuvent demander le visa à leur arrivée.

Étudiants étrangers

Pour demander un visa étudiant, les expatriés sont tenus de présenter plusieurs documents, comme un passeport original et valable au moins six (6) mois, ainsi qu'un formulaire disponible en ligne. Il est également possible de faire une demande en personne à l'ambassade d'Arabie saoudite, par courrier à l'adresse de l'ambassade ou via les agences de voyages accréditées par l'ambassade dans le monde.

Travailleurs étrangers

Les procédures relatives aux visas et permis de travail en Arabie saoudite sont un peu plus complexes : la liste des documents à présenter est plus longue. De plus, le processus de demande peut prendre jusqu'à 3 semaines. Les expatriés doivent soumettre, entre autres, un formulaire de demande ainsi que les documents indiqués par l'ambassade. Il est bon de savoir que le visa n'autorise qu'un séjour de 90 jours dans le royaume, mais avec possibilité de renouvellement.

Visas
A propos de

Ester Pinheiro est une journaliste brésilienne qui œuvre pour une plus grande diversité grâce au pouvoir de la communication. Elle vit actuellement à Madrid et étudie un master en études de genre.

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