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Comment suivre son conjoint expatrié

couple a l'aeroport
drazenphoto / Envato Elements
Écrit parAsaël Häzaqle 19 Août 2025

Partir pour l'amour. C'est décidé : vous partez rejoindre votre conjoint à l'étranger. Mais avant de profiter de votre nouveau ni d'amour en expatriation, quelques démarches administratives s'imposent. Statut (marital ou non), visas, justificatifs, restrictions, délais… le guide pratique.

Visas pour les conjoints d'expatriés : les différences selon votre statut

Votre statut (marié, pacsé, en union libre, avec une personne de même sexe ou non) a une grande incidence sur l'obtention ou le refus de votre visa/permis, quel qu'en soit le type (permis de résidence, de travail, visa de personne à charge, d'entrepreneur…). Si le pays étranger reconnaît votre union, vous pourrez bénéficier du parrainage de votre conjoint en expatriation. Dans le cas contraire, vous devrez respecter les limites imposées par le pays d'accueil. Par exemple, certains pays autoriseront votre parrainage uniquement si vous êtes légalement marié avec l'expatrié. D'autres exigeront un mariage légal hétérosexuel (États-Unis, Japon, pays du Golfe...). D'autres, au contraire, autoriseront le parrainage, que l'union soit civile ou non (Canada, Danemark, Ghana...).

Statut de votre conjoint

Tous les visas/permis de séjour ne permettent pas de parrainer un conjoint. Un grand nombre d'État réservent ce droit aux « talents étrangers » : résidents permanents, détenteurs d'un visa de travailleur qualifié ou très qualifié, d'une , d'un Golden visa, d'un visa étudiant (doctorant) ou qui travaillent dans un secteur officiellement répertorié comme un secteur en pénurie de main-d'oeuvre. En effet, le pays d'accueil cherchera d'abord à vérifier que votre conjoint peut financièrement et matériellement vous accueillir. Il pourra également vous faire bénéficier des avantages de son visa (autorisation de travail ou permis d'étude, par exemple).

Certains pays ne reconnaissent que les mariages civils entre une femme et un homme. D'autres acceptent les mariages religieux, les unions libres et/ou les mariages et unions entre personnes de même sexe. Mais dans tous les cas, c'est votre conjoint qui effectue une demande de parrainage.

Vous êtes marié

En règle générale, le conjoint marié civilement a davantage de chances d'obtenir son visa. Les chances augmentent encore s'il est dans une union légale hétérosexuelle : le nombre de pays accordant le visa aux couples hétérosexuels mariés légalement reste supérieur à ceux délivrant le même visa aux couples légaux homosexuels. C'est votre conjoint expatrié qui effectuera la demande de parrainage (visa de personne à charge, visa d'époux, visa long séjour, programme de regroupement familial… les appellations diffèrent selon le pays d'accueil). La demande est payante. Votre conjoint doit prouver qu'il dispose des moyens financiers nécessaires (salaire, logement décent) pour vous parrainer.

Vous êtes pacsé

Vous ne pourrez bénéficier d'un parrainage qu'au sein des pays qui reconnaissent l'union civile. Le terme peut varier selon les pays. Par exemple, le Royaume-Uni parle de « civil partnership ». Le Canada ne reconnaît pas le Pacs (Pacte de solidarité civile), mais reconnaît le statut de «  ». Pour vous parrainer, votre conjoint devra prouver être en relation avec vous depuis au moins un an sans interruption. Si votre dossier est validé, vous obtiendrez votre visa de personne à charge.

Vous êtes en union libre (concubinage)

La liste des pays autorisant le parrainage diminue encore. Le Canada reconnaît le « partenaire conjugal ». Vous serez considéré comme tel si vous êtes dans une « relation authentique » avec votre conjoint expat depuis au moins un an. Vous n'êtes ni mariés ni conjoints de fait, mais partagez une « relation exclusive » et des moments de vie à deux. D'autres pays reconnaissent le concubinage. L'Australie peut vous accorder deux types de visas : le «  » ou le «  ». Dans les deux cas, vous n'êtes pas légalement marié avec votre conjoint étranger, et n'êtes pas en Australie au moment de postuler. L'Espagne, le Portugal, le Brésil, la Suède et la Norvège figurent également parmi les pays délivrant des visas aux conjoints non mariés.

Vous et votre conjoint êtes Européens

Si votre conjoint et vous êtes ressortissants européens, et que votre conjoint a immigré dans un autre pays de l'Union européenne (UE), de l'Espace économique européen (EEE) ou en Suisse, vous n'avez pas besoin de visa pour le rejoindre. Votre citoyenneté européenne vous offre la libre circulation au sein de l'UE et en Suisse. Il vous faudra néanmoins vous enregistrer à la mairie de votre ville d'accueil dans les 3 mois suivants votre arrivée. La mairie est libre de vous demander ou non des documents pour valider votre enregistrement ; tout dépend de la réglementation en vigueur dans votre pays d'accueil.

Conjoint ou partenaire de même sexe : comment obtenir un visa ?

Tout dépend de la législation du pays d'accueil. Il existe des pays qui reconnaissent le statut de personne à charge au conjoint d'expatrié, qu'il soit légalement marié ou non. D'autres limitent cette reconnaissance aux couples homosexuels légalement mariés. D'autres encore ne reconnaissent aucune forme d'union homosexuelle. Dans le dernier cas, vous n'avez aucune alternative pour obtenir un visa/permis de séjour grâce au parrainage de votre partenaire expatrié. Il vous faudra présenter votre propre demande de permis de séjour, en fonction de la durée estimée de votre séjour (temporaire, permanent) et de vos aspirations (travailler, étudier dans le pays d'accueil). Le Canada, la Nouvelle-Zélande, l'Australie, le Brésil, l'Argentine, la Thaïlande ainsi que plusieurs pays européens (Espagne, Italie, Belgique, France, Croatie, Finlande, Danemark, Allemagne…) font partie des États reconnaissant le statut de personne à charge pour les conjoints homosexuels.

Le conjoint peut-il obtenir un visa de travail ?

Une grande partie des États reconnaissant les couples non mariés légalement et les couples homosexuels sont généralement plus souples concernant les autorisations de travail. Mais là encore, tout dépend des règles du pays d'accueil. Votre permis de résidence vous donne automatiquement le droit de travailler, ou non. En général, ce droit est automatiquement reconnu dans la plupart des pays européens, au Canada, aux États-Unis, en Argentine, au Brésil, ou encore en Australie. En Australie, l'autorisation de travail peut notamment vous être délivrée si votre conjoint est , , ou qu'il possède des . Si vous êtes un Européen immigré dans l'UE, vous pourrez travailler sans permis de travail.

Mais attention, même dans les pays réputés pour leur ouverture, on constate plusieurs restrictions. Le gouvernement canadien précise que l'obtention du permis de travail du conjoint dépend du choisi par l'expatrié sponsor (permis de travail ouvert ou fermé). Depuis le 21 janvier 2025, de encadrent les permis de travail ouverts (PTO) pour la famille de l'expatrié : désormais, le PTO familial est limité aux conjoints de « certains étudiants et travailleurs étrangers », notamment les doctorants et les personnes exerçant un métier en pénurie, selon la classification officielle.

Visa de travail non délivré

A contrario, le visa indien de personne à charge ne vous autorise pas à travailler. Même chose en Chine, en Turquie, en Colombie, au Koweït, et dans plusieurs pays d'Afrique subsaharienne (Kenya, Afrique du Sud, Cameroun, Nigéria…). À Maurice, l'Occupation permit délivré au conjoint d'expat (via le visa de personne à charge) ne lui permet toujours pas de travailler, y compris en tant que micro-entrepreneur. Vous devrez obtenir votre propre permis de travail. Au Koweït, il vous faudra trouver un sponsor koweïti. Exception au Cameroun, si vous exercez une activité à votre compte et que votre conjoint est résident permanent, vous pourriez commencer votre activité sans demander un permis de travail.

Visa de travail restreint

D'autres pays restreignent votre droit au travail. C'est le cas du Japon, du Mexique, de l'Arabie saoudite, des Émirats arabes unis (EAU), du Qatar, ou encore, de la Thaïlande. Au Japon, votre conjoint devra détenir un . Vous ne pourrez postuler que dans des secteurs « hautement qualifiés ». De rares exceptions existent si vous souhaitez travailler dans un autre secteur, mais elles sont étudiées au cas par cas. Aux EAU, votre conjoint possédera un  ; d'autres restrictions sont appliquées aux conjoints masculins d'expatriées.

Visa de personne à charge : quels documents fournir ?

Les États demandent sensiblement les mêmes documents. Les informations fournies ci-dessous sont cependant fournies à titre général. Renseignez-vous auprès des services d'immigration de votre futur pays d'accueil.

Documents généralement demandés :

  • Passeport valide ;
  • Visa/permis de séjour de votre conjoint expatrié ;
  • Salaires/revenus de votre conjoint expatrié ;
  • Photo d'identité récente ;
  • Formulaire de demande de visa (si candidature en format papier) ;
  • Questionnaire rempli (il peut s'agir de questions sur votre situation maritale, professionnelle…) ;
  • Copie du livret de famille ;
  • Acte de mariage ;
  • Frais à payer.

Le pays d'accueil est libre de vous demander d'autres documents : preuves de votre situation financière, justificatif de domicile, bilan de santé... Le Japon demande un , la Thaïlande exige un . Ces preuves supplémentaires peuvent constituer de véritables freins au voyage. Ainsi, les UAE précisent que les personnes ne pourront être sponsorisées.

Visa de personne à charge : quels sont les délais à respecter ?

Attention aux délais. Dans certains pays, comme les EAU, votre conjoint doit demander votre parrainage dans les 60 jours après son entrée sur le territoire. Vous pourrez obtenir un visa de résidence de 5 ans. Au Japon, la période de validité du visa varie entre 5 ans et 6 mois. Les autorités soulignent néanmoins que l'étude de votre dossier peut prendre « plusieurs mois ». Vous obtenez tout d'abord un certificat d'éligibilité. Mais il ne vous garantit pas l'obtention du visa.

Au Canada, les délais de traitement peuvent varier de 11 à 37 mois, selon plusieurs critères : vous vivez à l'étranger ; votre partenaire vit au Québec ou à l'extérieur du Québec (délai de 37 mois s'il est au Québec, 11 s'il est dans une autre province). Le délai passe à 38 mois si vous êtes au Canada et que votre conjoint vit au Québec. Il baisse à 34 mois s'il réside hors du Québec. Vous pouvez vérifier le délai de traitement sur le .Si le statut de votre conjoint le permet (il peut obtenir un visa de travailleur très qualifié, par exemple), effectuez les démarches ensemble. C'est le meilleur moyen de rester dans les délais tout en évitant une trop longue attente.

Sources :

Visas
A propos de

Rédactrice web spécialisée en actualité politique et socio-économique, Asaël Häzaq observe et décrypte les tendances de la conjoncture internationale. Forte de son expérience d’expatriée au Japon, elle propose conseils et analyses sur la vie d’expatrié : choix du visa, études, recherche d’emploi, vie de travail, apprentissage de la langue, découverte du pays. Titulaire d’un Master II en Droit - Sciences politiques, elle a également expérimenté la vie de nomade numérique.

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