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Dubaï : nouveau terrain de jeu des talents français

paysage de Dubai
photocreo / Envato Elements
Écrit parAsaël Häzaqle 15 Septembre 2025

On ne compte plus les commentaires dithyrambiques sur Dubaï. La ville serait celle de tous les possibles, avec, en prime, le soleil radieux et les paysages luxuriants. Pas étonnant qu'autant d'étrangers s'y retrouvent. Parmi eux, de plus en plus de ¹ó°ù²¹²Ôç²¹¾±²õ. De l'aveu des expats, Dubaï est la cité rêvée pour prospérer dans les affaires, élever sa famille, se ravir des merveilles gastronomiques et découvrir les joies du sport. Pour peu que l'on ait les moyens (financiers) de ses ambitions. Décryptage.

Dubaï, future place forte des expats français ?  

Si l'on parle ici de Dubaï, la ville, on rappelle qu'elle se trouve au sein de l'émirat éponyme. Le cadre étant fixé, place aux chiffres. , l'émirat comptait 299 600 nationaux en 2024 et 3 564 000 étrangers. Un chiffre en progression constante. Les étrangers étaient 3 265 250 en 2022 et 3 362 800 en 2023. Le nombre d'Émiratis augmente plus faiblement (284 650 en 2022 et 292 600 en 2024). Ce n'est un secret pour personne : Dubaï concentre le plus grand nombre d'expatriés, juste devant Abu Dhabi, la capitale des Émirats arabes unis (EAU). Mais c'est bien Dubaï qui fait office de vitrine du pays.

Les expats l'ont bien compris, à commencer par les Indiens. Ils sont environ 4 millions, soit 38 % des expats des EAU. Leur nombre a doublé en à peine 10 ans. Ils sont aussi majoritaires à Dubaï, loin devant les ¹ó°ù²¹²Ôç²¹¾±²õ. Mais le nombre des ressortissants français progresse. D'après le dernier du gouvernement publié le 23 juillet 2025, 23 971 ¹ó°ù²¹²Ôç²¹¾±²õ étaient inscrits sur les listes consulaires dubaïotes en 2024. C'est 6,27 % de plus que l'année précédente. Il y a plus de ¹ó°ù²¹²Ôç²¹¾±²õ immigrés à Dubaï que de ¹ó°ù²¹²Ôç²¹¾±²õ au Québec, à Lisbonne, à Los Angeles ou à Sydney (le nombre d'expats français enregistré sur les listes consulaires a même chuté de 19,37 % à Sydney).

Le gouvernement français rappelle toutefois que l'inscription étant volontaire (mais vivement conseillée), les données sont certainement en deçà de la réalité. D'après le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, environ 35 000 ¹ó°ù²¹²Ôç²¹¾±²õ vivraient aux EAU, dont une grande partie à Dubaï. Des sources non officielles estiment plutôt leur nombre à 45 000.

Expatriation francophone : pourquoi Dubaï ?

Un rapide tour sur internet suffit à apprécier la tendance. Les témoignages sur la vie à Dubaï sont nombreux. Comment la ville parvient-elle à séduire les ressortissants français ? Quels sont ses atouts ?

De meilleures opportunités professionnelles

Le marché du travail en France semble parfois fermé. C'est le constat de ces ¹ó°ù²¹²Ôç²¹¾±²õ qui ont misé sur Dubaï. Pour eux, pas de doutes : les opportunités professionnelles sont plus nombreuses aux EAU ; l'ascension professionnelle y est également plus rapide. Leur meilleure preuve : le nombre croissant d'entreprises françaises installées aux EAU. Elles sont actuellement 600. Parmi elles, de grandes entreprises comme EDF, ENGIE, KEOLIS et TOTAL ENERGIE. En 2021, KEOLIS, leader du métro automatique, a remporté le contrat du métro dubaïote. EDF a construit l'un des plus importants parcs solaires dubaïotes, en collaboration avec l'entreprise locale MASDAR.

Outre ces grands noms, de multiples autres entreprises s'installent à Dubaï, élargissant d'autant plus les offres d'emploi pour les ¹ó°ù²¹²Ôç²¹¾±²õ. Ces derniers peuvent bien sûr compter sur le vaste écosystème international de la ville et du pays. Avec +5 % de croissance estimée en 2025, une politique fiscale favorable aux entreprises étrangères, des (zones franches), un faible chômage et une stabilité politique, les EAU attirent des entreprises du monde entier.

Un cadre privilégié pour développer son entreprise

Les entrepreneurs français installés à Dubaï vous le diront : la ville star des expats a placé l'essor économique au cœur de sa stratégie de développement. Tout est fait pour faciliter l'installation des étrangers.

Secteurs porteurs dans lesquels les ¹ó°ù²¹²Ôç²¹¾±²õ se démarquent

Tout d'abord, Dubaï regroupe près de la moitié des centres commerciaux du pays, attirant donc de nombreux consommateurs. Les secteurs de la restauration, de l'hôtellerie, de la beauté et du luxe se portent très bien ; secteurs dans lesquels les entreprises françaises excellent. Les EAU importent plus de 90 % de leur alimentation. Le secteur de la beauté et de la santé à Dubaï pèse environ 3 milliards de dollars. 30% du chiffre d'affaires du luxe au Moyen-Orient se concentre dans la ville dubaïote. Voilà pourquoi les grands groupes, mais aussi les petites entreprises et les entrepreneurs individuels se lancent à Dubaï.

Zones franches et avantages fiscaux

L'autre grand avantage de la ville réside dans sa position géographique et ses infrastructures. Créer son entreprise à Dubaï, c'est se positionner sur une place stratégique. En effet, le marché dubaïote permet d'atteindre le Moyen-Orient, l'Afrique, l'Europe et l'Asie. Ses nombreuses zones franches sont un réel atout : les entreprises étrangères s'installant dans ces zones conservent 100 % de leur capital. Les zones franches se regroupent en fonction de leur spécialité : zone franche dédiée à la Tech, à la santé, à l'e-commerce, à la finance, à la logistique… Ces spécialités sont un autre atout pour les entreprises françaises, qui peuvent compter sur un écosystème favorable à leur développement.

Grâce à la convention fiscale entre la France et les EAU, les entreprises françaises peuvent rapatrier la totalité de leur capital et ses bénéfices. Elles sont exonérées d'impôts sur les sociétés pendant 15 ans et ne paient aucun impôt sur le revenu. Pour les entrepreneurs travaillant avec le marché local (hors free zone, donc), la fiscalité est de 9 % s'ils font plus de 102 000 dollars de bénéfices.

En zone franche, l'embauche des étrangers n'est soumise à aucune contrainte. Les importations et exportations sont facilitées. Dubaï met tout en œuvre pour devenir la nouvelle place forte des affaires et du commerce. Avec succès. Le PIB de la ville a atteint plus de 117 milliards de dollars l'an dernier (545 milliards de dollars de PIB pour les EAU). Dubaï mérite bien son titre de « vitrine » des EAU.

Des évolutions législatives qui facilitent le quotidien

En janvier 2022, les EAU annoncent un grand changement. Les traditionnels jours de repos passent du « vendredi samedi » au « samedi dimanche ». Si l'idée du changement n'est pas nouvelle, sa mise en application est un bouleversement pour le pays musulman. Car la plupart des autres grands pays musulmans conservent le week-end « vendredi samedi ». Les autorités émiraties ont néanmoins gardé le vendredi comme jour de repos, mais seulement l'après-midi. Officiellement, le changement est avant tout économique. Pour mieux échanger avec les acteurs économiques internationaux, mieux vaut avoir le même rythme qu'eux. La mesure séduit les expats, à commencer par les ¹ó°ù²¹²Ôç²¹¾±²õ, qui retrouvent leur équilibre, entre la semaine de travail et week-end.

Côté logement, Dubaï réjouit les investisseurs. Ils peuvent espérer des rendements locatifs jusqu'à 8 %. C'est bien plus qu'à Paris (3,75 %). La construction de nouveaux projets immobiliers contribue au dynamisme de la ville. Pas de taxe foncière. Pas de taxes sur les loyers. Mais encore faut-il pouvoir payer son loyer. Si, en moyenne, les loyers restent inférieurs à ceux de Paris, ils rejoignent de plus en plus ceux des grandes villes. Un petit deux-pièces à Dubaï peut coûter 1 800 euros par mois. Et gare aux retards de loyers.

Malgré cette tendance à la hausse, les expats français veulent croire au « rêve dubaïote ». Ils évoquent la sécurité et la tranquillité. Ils expliquent qu'il est assez simple de s'intégrer à Dubaï, justement grâce à son côté cosmopolite (pour peu que l'on parle anglais). Les services (santé, loisirs, aides, transports…) sont excellents. Il est assez simple de trouver un expert immobilier, un avocat, un restaurateur ou un médecin français.

S'expatrier à Dubaï : ce qu'il faut savoir pour « rêver » éveillé

Avant de boucler ses valises, mieux vaut faire ses comptes. Vivre à Dubaï coûte de plus en plus cher. Outre le prix du logement, il faut ajouter le coût de la mutuelle, de la scolarité des enfants (surtout s'ils fréquentent des établissements français et internationaux)… et les taxes. L'image de « paradis fiscal » fait souvent penser qu'il n'y a aucune taxe à Dubaï. En réalité, les expats paient la taxe foncière. S'ils ont une entreprise, ils paieront la TVA, l'impôt sur le bénéfice des sociétés et les droits de douane. Étranglés par la hausse des prix, certains ¹ó°ù²¹²Ôç²¹¾±²õ quittent les quartiers chers de Dubaï pour vivre en périphérie. Vivre à Dubaï impose d'avoir un salaire à la hauteur du coût de la vie.

Autre information utile : à Dubaï, il fait chaud et humide. Le soleil est effectivement là, mais sous plus de 40°, on trouvera peu de personnes dehors. Elles se réfugient plutôt dans les espaces climatisés. La chaleur et l'humidité rendent l'air peu respirable (air chaud, comme dans un four…). C'est l'un des inconvénients de Dubaï. Un inconvénient avec lequel composent les ¹ó°ù²¹²Ôç²¹¾±²õ et les milliers d'autres expatriés à Dubaï. Inconvénient qu'ils estiment largement compensé par tous les avantages de la vie à Dubaï.

Liens utiles :

France diplomatie :

Rencontrer des ¹ó°ù²¹²Ôç²¹¾±²õ expatriés à Dubaï :

Sources :

Travailler
travail
entreprendre
Emirats Arabes Unis
A propos de

Rédactrice web spécialisée en actualité politique et socio-économique, Asaël Häzaq observe et décrypte les tendances de la conjoncture internationale. Forte de son expérience d’expatriée au Japon, elle propose conseils et analyses sur la vie d’expatrié : choix du visa, études, recherche d’emploi, vie de travail, apprentissage de la langue, découverte du pays. Titulaire d’un Master II en Droit - Sciences politiques, elle a également expérimenté la vie de nomade numérique.

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