
Expatrié averti, vous souhaitez épargner ou avez déjà commencé à investir. Le contexte international incertain pousse en effet à la prudence. Mais quels placements faire aujourd'hui ? Comment bien épargner pour protéger et optimiser son patrimoine ? Une bonne stratégie financière vous permettra de profiter des avantages des différents placements tout en limitant les risques. Conseils.
Misez sur l'or...
L'or reste une valeur refuge. On l'imagine premièrement en bijou ou en lingot. Mais on l'utilise aussi dans l'industrie technologique. De fait, l'or est principalement acheté par les banques centrales, les gros investisseurs, les industries, les bijouteries… et les investisseurs particuliers, comme vous. Mais faut-il toujours investir dans l'or en 2025 ? Oui, selon les experts. Pour eux, l'or constitue l'un des piliers d'une bonne stratégie patrimoniale. En clair : votre portefeuille d'expatrié investisseur devrait comporter une part d'or.
Les experts recommandent néanmoins la prudence. Liberté financière et diversification font bon ménage. Optez pour environ 10 % maximum d'or dans votre portefeuille. Car la valeur métal reste très volatile, et très sensible à l'inflation. De plus, l'or ne vous donnera aucun dividende, mais seulement une plus-value (qui n'est pas garantie). Enfin, investir vous place face à une problématique éthique. De plus en plus d'expats sensibilisés au respect des droits humains et de l'environnement se tournent vers un « or responsable ». Ils s'assurent que l'extraction a respecté les droits humains et environnementaux (pas de conflit armé, pas d'exploitation des populations, pas de déforestation, etc.).
Vous pouvez acheter de l'or physique (lingots, pièces) ou papier, en bourse via l'ETC (exchange traded commodity); l'ETC est un titre boursier vous permettant d'investir dans les matières premières.
… et les autres métaux précieux
Si l'or conserve son titre de « valeur refuge par excellence », l'expatrié averti a tout intérêt à ne pas négliger les autres métaux précieux. Ou plutôt : gardez à l'esprit les particularités et bénéfices potentiels de chacun des métaux précieux, notamment l'argent, qui, avec l'or, est le métal le plus prisé. L'argent est très utilisé dans l'industrie (panneaux solaires, électroniques…). On s'en sert aussi en médecine, notamment grâce à ses facultés antibactériennes. L'argent reste cependant volatile, comme l'or. Testez également le platine, moins populaire que l'or et l'argent. Pourtant, le métal est rare, et également utilisé dans l'industrie (dans l'automobile, par exemple). Les progrès en matière de transition énergétique pourraient booster la demande en platine.
Une bonne stratégie financière serait de diversifier votre portefeuille de matières premières, en fonction, bien entendu, de vos moyens, de vos objectifs, et de vos valeurs.
Investissez dans une assurance-vie
On ne présente plus l'assurance-vie, l'un des placements préférés des expatriés. Vous êtes cependant encore nombreux à vous tourner vers une assurance-vie de votre pays d'origine. Réflexe facilement compréhensible, mais pas toujours ²¹»å²¹±è³Ùé à votre situation d'expatrié. Une assurance-vie internationale pourrait mieux convenir à votre situation. Ses avantages : plus de flexibilité, une gestion multidevise et fiscalité neutre. Car en matière de placement, la fiscalité locale est à prendre en compte. A contrario, les assurances-vie « nationales » sont d'abord pensées pour les résidents du pays concerné. Optez donc pour un contrat d'assurance-vie ²¹»å²¹±è³Ùé à votre pays de résidence.
Tablez sur la pierre...
Comme l'assurance-vie, l'immobilier reste l'un des investissements préférés des expatriés. Tout dépend de votre projet : résidence principale, secondaire, achat pour faire louer... Vous pouvez, par exemple, investir dans le locatif pour percevoir des loyers à distance. Des sociétés se sont spécialisées dans ce type de gestion, et proposent des formules clés en main, de l'achat du bien immobilier au choix des locataires, en passant par l'entretien du bien. Faire appel à ces sociétés de gestion ne vous dispense bien sûr pas du contrôle de base. Gardez toujours un œil sur votre portefeuille. Votre investissement immobilier peut se faire dans votre pays d'origine, votre pays d'accueil, ou tout autre pays. Là encore, vous veillerez à regarder la fiscalité appliquée en la matière.
… et les placements atypiques
Pas le budget pour acheter une maison ou un appartement ? Misez sur les placements atypiques : garage, place de parking, œuvres d'art, maroquinerie, livres anciens… Les rendements peuvent être plus importants que pour l'immobilier, avec une mise de départ réduite. Cet investissement réduit vaut aussi pour les œuvres d'art. Certains expats misent ainsi sur des artistes en devenir et négocient l'achat d'un dessin pour quelques centaines d'euros, avant de le revendre lorsque l'artiste est devenu populaire. Mais contrairement à la pierre, ces investissements ne sont pas une valeur refuge. Ils entrent plutôt dans la catégorie des investissements « plaisir ». Prudence, donc, et vigilance. Vous n'êtes pas à l'abri d'une arnaque. Vérifiez que la place de parking ou le garage existe bien, que l'objet de maroquinerie, le vieux manuscrit ou l'oeuvre d'art n'est pas un faux. Les arnaqueurs se sont glissés dans les rouages et profitent des effets de mode pour proposer de faux investissements.
Testez les marchés boursiers
Le plan d'épargne en actions (PEA) est un excellent placement pour les expatriés. Ses avantages : pas d'impôts ni de prélèvements sociaux. Mais attention à votre statut de résidence. Le pays dans lequel vous souhaitez investir peut exiger que vous soyez d'abord résident fiscal. Dans le cas contraire, vous ne pourrez pas ouvrir de PEA. Mais si vous avez ouvert votre PEA avant l'expatriation, vous pourrez le conserver sauf si vous vous êtes expatrié dans un paradis fiscal. Il s'agit de disposition prise à l'encontre des (ETNC). L'investissement en bourse peut offrir des rendements plus importants et plus rapides que d'autres formes de placements. Mais le risque est également plus grand.
Diversifiez votre portefeuille pour réduire le risque de perte. N'investissez pas dans un seul type d'actions ni dans les actions d'un seul État. Investissez à l'international et dans différents secteurs d'activité. Introduisez des obligations dans votre portefeuille boursier. Les obligations sont des titres de créance, des prêts octroyés à un État ou une entreprise. Les obligations sont, par nature, moins risquées que les actions. De plus, elles génèrent des revenus fixes. Elles constituent donc une valeur refuge.
Osez les cryptoactifs
Le lundi 14 juillet 2025, le cours du bitcoin a dépassé pour la première fois les 120 000 dollars. Le cryptoactif (le terme est préféré à celui de « cryptomonnaie ») est le plus valorisé au monde. Sa croissance suscite l'intérêt d'un nombre croissant d'investisseurs. Les expats n'échappent pas à la « vague bitcoin ». Pour eux, la question qui se pose est : quels pays choisir pour investir dans les cryptoactifs ? Sans surprise, les pays « crypto-friendly » sont ceux promettant une « fiscalité douce », sans ou avec peu de restrictions sur les plateformes d'échange de cryptoactifs.
Le Salvador, les Émirats arabes unis (EAU), les Iles Caïmans sont considérés comme des pays « crypto-friendly », grâce à leur fiscalité favorable : exonération d'impôts sur les cryptos. Le Salvador est d'ailleurs le premier pays à avoir élu le bitcoin « monnaie légale ». Le Portugal et l'Allamgne sont également des « pays amis ». En Allemagne et au Portugal, vous êtes exonéré d'impôts lorsque vous détenez des cryptomonnaies depuis plus de 12 mois. La Suisse, Singapour, Malte, la Corée du Sud ou encore l'Estonie sont également de bons pays pour les crypto-investisseurs. Mais là encore, la prudence sera votre meilleure alliée. Les arnaques sont courantes. Les cryptoactifs restent un investissement très risqué.
Travail : diversifiez vos revenus
Il ne s'agit pas ici d'un placement à proprement parler, mais une stratégie d'optimisation du travail pour gagner en liberté financière. On parle de « side job » ou de « side hustle » pour désigner jobs secondaires qui se montent à côté de votre emploi principal. Ils vous permettent d'augmenter vos revenus sans risque, car vous conservez votre activité principale. Les side jobs sont en hausse, notamment chez les jeunes actifs. Certains expats et locaux les utilisent pour tester leur activité avant de se lancer. Quel que soit votre objectif (vous reconvertir, ouvrir votre entreprise, gagner plus…), gardez en tête que le side job ne doit pas occuper tout votre temps. Pour être véritablement utile, il doit au contraire vous demander un minimum de temps, tout en générant un « maximum » de bénéfices.
Il existe plusieurs side jobs qui se combinent avec un emploi à plein temps : pet-sitter, blogger, vlogueur, podcasteur, professeur particulier, bricoleur chez des particuliers, ambassadeur d'une marque, écrivain indépendant, client mystère… Mais ne vous investissez pas dans un emploi secondaire si vous n'avez aucune compétence dans le domaine visé. Ne démarrez pas les nombreux « business en ligne » existant sur le marché pour suivre la mode. Soyez certains d'avoir le statut nécessaire avant de vous lancer. Par exemple, l'écrivain indépendant a le statut d'indépendant : il a donc monté son entreprise individuelle (ou sa micro-entreprise, entreprise individuelle avec une fiscalité simplifiée). Être « freelance », c'est avoir le statut d'indépendant, et donc, de créer son entreprise (« freelance » n'est pas un statut juridique).
Maîtrisez vos dépenses
L'expatrié averti est bon gestionnaire. Avant de vous lancer dans votre stratégie d'optiminisation financière, vous devez savoir d'où vous partez. Coût de la vie, dépenses, recettes dans le mois, qualité de vie actuelle… faites l'inventaire. Traquez les postes de dépenses superflues. Négociez tout ce que vous pouvez. Faites des compromis. Soyez économe.
Ouvrez un compte multidevise
Beaucoup d'expatriés se demandent encore s'ils doivent clôturer leur compte lorsqu'ils partent vivre à l'étranger. Vous avez le droit de conserver votre compte. C'est même recommandé. Vous pourriez percevoir des revenus dans votre pays, par exemple. L'important est de signaler aux autorités fiscales vos comptes à l'étranger. L'ouverture d'un compte supplémentaire multidevise est un véritable plus pour les expatriés. Cas pratique : vous travaillez pour plusieurs entreprises qui vous paient dans des devises différentes. Le compte multidevise rend votre gestion plus simple. Autre cas : vous êtes payés dans une devise différente de celle de votre compte bancaire. Là encore, le compte multidevise vous épargne le casse-tête des taux de change. Et surtout : vous ne risquez pas de perdre de l'argent. Le compte multidevise facilite vos voyages (si vous êtes nomade numérique, par exemple) et favorise la bonne gestion financière.
Impôts, fiscalité internationale et liberté financière
C'est la question qui taraude les expatriés en quête d'optimisation fiscale : dans quel pays s'expatrier ? Les pays « crypto-friendly » le sont-ils aussi pour les autres aspects de la gestion financière ? La question est cruciale. Car en choisissant bien votre pays, vous pourrez bénéficier d'avantages fiscaux (par exemple, une non-imposition sur les plus-values). Pensez également à la législation en place : vous permet-elle de protéger et d'optimiser votre patrimoine ?
Mais attention : la stratégie de liberté financière ne vous pousse pas agir à l'encontre de votre profil d'investisseur (prudent, équilibré, offensif…). N'allez pas vous lancer en bourse ou en cryptoactifs si vous n'y connaissez rien, et surtout, si vous ignorez les risques. Soyez également en accord avec vos principes. Il existe, par exemple, des investissements soucieux de l'environnement : vous investissez dans des actions, mais certifié « responsables ». Vous aidez au financement de projets respectueux de l'environnement (par exemple, investir dans une forêt, les énergies renouvelables, l'agriculture biologique, la nourriture à base d'insectes, etc.). Vous ne cherchez pas le rendement à tout prix, mais désirez soutenir les entreprises responsables.
Pour commencer sur de bonnes bases, consultez un . Cette aide ne vous dispense bien sûr pas d'effectuer vos propres recherches, et de suivre l'évolution de vos placements. Plus vous vous impliquerez, meilleure sera votre stratégie d'optimisation financière.